Promotion Colonel Jean SASSI
Formation d'adaptation des officiers de réserve
La popote et tout particulièrement celle des lieutenants, est le lieu où se cultivent et se perpétuent certaines traditions moins solennelles mais dont l'importance ne saurait être mésestimée, ne serait-ce que par le sens d'un certain cérémonial, d'un certain goût du panache, qu'elles développent.
Le Fanion
Le fanion se trouve sur la table des Lieutenants devant leur président.
- Levé...le règlement de popote est appliqué.
- Baissé... c'est la détente.
La Poussière
La poussière est une petite cérémonie qui semble tirer son origine d'une coutume de l'Armée d'Afrique et notamment des colonnes mobiles qui arpentèrent le Sud en tous sens. L'eau était rare, parfois plus que le vin. Aussi, certains soirs, quand on avait le loisir de dresser le couvert, prenait-on le temps de rincer les verres poussiéreux avec une goutte de vin... que l'on se gardait bien de jeter
Le cérémonial traditionnel correspond aux commandements suivants :
- Préparez vous pour la poussière !
Chacun s'assure que son verre contient un peu de vin rouge en général.
- Attention pour la
poussière !
- Garde à vous
- La main au godet
- Le godet à 2 doigts des écoutilles
- Pour la poussière...
- ...Envoyez !
Chacun fait cul sec
Nota : Dans la colo, on n'est pas dans la cavalerie...donc ceci s'exécute assis et non debout, et inversement....
Puis, le popotier, ou le maître de chant, entonne "Les biffins", précédé ou non du refrain de l'unité.
Les Biffins
Le biffin c'est le militaire des autres armes. L'appellation vient du XIXe siècle quand marins, Marsouins et Bigors, fiers de leur tenue impeccable, dont ils étaient d'ailleurs propriétaires, reprochaient aux soldats de l'armée de terre d'être habillés comme des chiffonniers ou biffins en argot. Par égard spécial pour leurs vieux compagnons de route et de combat, Marsouins et Bigors n'ont jamais appelé ainsi les Légionnaires. Dans les cas graves et sous le coup d'une juste indignation, le biffin peut devenir un "cul rouge", en raison de la couleur du fond de son képi, pâle reflet de son ancien pantalon. Par tradition, dans les Mess et popotes de l'Arme, le premier coup de rouge du repas est précédé de la ritournelle "les biffins..." :
Les Biffins
Les biffins c'est comme
les homards
Quand c'est cuit c'est rouge
Respectez l'armée Coloniale
Qui boit du vin rouge.
Putain d'biffin qu'as tu,
as tu d'la merde aux fesses
Putain d'biffin qu'as tu, as tu d'la merde au cul.
Si t'en as pas t'en as eu, biffin d'la merde aux fesses
Si t'en as pas t'en auras, biffin d'la merde au cul.
Le Menu
Le popotier lit le menu, traditionnel dans tous les mess et popotes d'officiers de l'Armée Française, avec une légère variante propre à la Coloniale.
Vos gueules là-dedans,
Mon ... (grade du président),
Nobles invités (éventuellement),
Messieurs,
Voici le menu en date du
..., de l'an de grâce ...
MENU
Bon appétit mon ... (grade
du président),
Bon appétit messieurs ;
Foutez vous en plein la gueule,
Que la première bouchée vous régale,
Que la dernière bouchée vous étouffe,
Et ce dans l'ordre hiérarchique inverse afin de faciliter, par là le jeu normal de l'avancement dans l'armée française en général et dans les Troupes de Marine en particulier, ce dont je serai le dernier et Ô combien indigne bénéficiaire.
Les personnes présentes répondent :
"Mort à ce cochon de popotier, et qu'il en crève, que le cul lui en pèle ".
Variante : Le Popotier est un animal à poil laineux : à poil les noeuds, ...(ad nauséam)
Citation du Prince de Ligne
Aimez le métier
militaire, au dessus des autres, à la passion, oui passion est le
mot.
Si vous ne rêvez pas militaire,
Si vous ne dévorez pas les livres et les plans de guerre,
Si vous ne baisez pas le pas des vieux soldats,
Si vous ne pleurez pas aux récits de leurs combats,
Si vous n'êtes pas mort, presque du désir d'en voir et de honte
de n'en avoir pas vu,
Quittez vite un métier que vous déshonorez.
Si l'exercice même d'un seul bataillon ne vous transporte pas,
Si vous ne sentez pas la volonté de vous trouver partout,
Si vous êtes distrait,
Si vous ne tremblez pas que la pluie empêche votre Régiment de
manœuvrer,
Laissez votre place à un jeune homme, tel que je le veux, à
celui qui sera fou de l'art de Maurice de Saxe.
A celui qui sera persuadé qu'il faut faire trois fois son devoir
pour le faire passablement.
Malheur aux gens tièdes, qu'ils rentrent au sein de leur
famille.
Au Chef
Si tu veux être chef
un jour,
Songe à ceux qui te seront confiés,
Dis toi bien que:
Si tu ralentis, ils s'arrêtent,
Si tu faiblis, ils flanchent:,
Si tu t'assieds, ils se couchent,
Si tu doutes, ils désespèrent,
Si tu critiquent, ils démolissent,
Mais,
Si tu marches devant, ils te dépasseront,
Si tu donnes ta main, ils donneront leur peau,
Si tu pries, alors ils seront des saints,
Souviens-t-en, Chef !
Le rôle social de l'Officier
"Aux Officiers de demain, dites que s'ils ont placé leur idéal dans une carrière de guerres et d'aventures, ce n'est pas chez nous qu'il faut la poursuivre, ils ne l'y trouveront pas. Mais donnez-leur cette conception féconde du rôle moderne de l'Officier, devenir : l'éducateur de la nation entière!"
Maréchal LYAUTEY
Septembre 2010
Le Sous-lieutenant fait tout et
prétend ne rien savoir.
Le Lieutenant fait tout et ne sait rien.
Le capitaine sait tout et ne fait rien.
le Commandant ne sait rien et ne fait rien.
Le Lieutenant-colonel ne veut rien savoir ; il est de l'avis du Colonel
Le Colonel croit tout savoir, signe... en s'étonnant parfois.
Le Capitaine décide.
Le Commandant remarque.
Le Colonel rappelle.
Le Général s'étonne.